Vous envisagez de créer votre entreprise et souhaitez connaître les différentes formes juridiques possibles pour une entreprise individuelle ? En tant qu’avocat, je vous apporte un éclairage sur les statuts d’entreprise individuelle les plus courants et leurs spécificités, afin de vous aider à faire le meilleur choix pour votre projet.
L’entreprise individuelle classique
L’entreprise individuelle est la forme juridique la plus simple et la plus répandue pour exercer une activité professionnelle en solo. Elle ne nécessite pas de capital minimum ni de formalités particulières pour sa création. L’entrepreneur est tenu personnellement responsable des dettes professionnelles, et son patrimoine privé peut être engagé en cas de difficultés financières.
Toutefois, il est possible de protéger son patrimoine personnel grâce à la déclaration d’insaisissabilité, qui permet de mettre à l’abri certains biens immobiliers (résidence principale, par exemple) des créanciers professionnels. Cette déclaration doit être publiée auprès d’un notaire et inscrite au registre du commerce et des sociétés (RCS).
L’auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur
Le statut d’auto-entrepreneur, également appelé micro-entrepreneur, est une variante simplifiée de l’entreprise individuelle. Il a été créé en 2009 pour faciliter la création d’entreprise et l’accès à l’entrepreneuriat. Ce statut est particulièrement adapté aux petites activités, avec un chiffre d’affaires limité (72 600€ pour les prestations de services et 176 200€ pour les activités commerciales en 2021).
Les formalités de création sont allégées, et le régime fiscal est avantageux : l’auto-entrepreneur bénéficie d’un régime micro-fiscal simplifié, avec un prélèvement forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu. Il est également soumis au régime micro-social, qui lui permet de payer ses cotisations sociales proportionnellement à son chiffre d’affaires.
L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)
Créée en 2011, l’EIRL est une forme juridique intermédiaire entre l’entreprise individuelle classique et la société à responsabilité limitée (SARL). Elle permet à l’entrepreneur de limiter sa responsabilité en constituant un patrimoine affecté à son activité professionnelle, distinct de son patrimoine personnel.
Ainsi, en cas de dettes professionnelles, seuls les biens affectés au patrimoine professionnel peuvent être saisis par les créanciers. L’EIRL doit établir chaque année des comptes annuels et les déposer auprès du greffe du tribunal de commerce. Par ailleurs, elle peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) ou conserver le régime fiscal des entreprises individuelles (impôt sur le revenu).
Le portage salarial : une alternative à l’entreprise individuelle
Le portage salarial est une solution qui permet à un entrepreneur de bénéficier du statut de salarié tout en exerçant son activité en toute indépendance. Il signe un contrat de travail avec une société de portage, qui prend en charge la gestion administrative et les cotisations sociales, et facture ses clients pour les prestations réalisées.
Le portage salarial offre ainsi une sécurité sociale et une protection juridique renforcées par rapport aux statuts d’entreprise individuelle. En revanche, il implique des frais de gestion (en moyenne 10 % du chiffre d’affaires) et une certaine dépendance vis-à-vis de la société de portage.
Comment choisir le bon statut pour votre entreprise individuelle ?
Pour choisir le statut juridique adapté à votre projet, vous devez prendre en compte plusieurs critères : la simplicité des formalités de création, la protection du patrimoine personnel, le régime fiscal et social, ou encore la taille prévisible de votre activité. Il est essentiel d’évaluer précisément vos besoins et d’anticiper les éventuelles évolutions de votre entreprise.
N’hésitez pas à consulter un avocat spécialisé en droit des affaires ou un expert-comptable pour vous accompagner dans vos démarches et vous conseiller sur le choix du statut juridique le plus approprié à votre situation.