Le portage salarial est une solution pratique pour les entreprises qui souhaitent externaliser certaines missions sans avoir à embaucher un salarié. Cependant, le recours à cette formule implique également la mise en place d’un système de gestion des absences adapté, qui doit respecter les règles en matière de protection des données personnelles. Cet article vous présentera les enjeux et les bonnes pratiques à adopter pour assurer la conformité avec la législation et garantir la sécurité des informations.
Le cadre légal : RGPD et portage salarial
Toute utilisation d’un système de gestion des absences dans le cadre du portage salarial doit respecter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), entré en vigueur en 2018. Ce texte européen vise à protéger les données personnelles des citoyens, notamment en obligeant les entreprises à mettre en place des mesures techniques et organisationnelles adéquates pour assurer leur sécurité.
Le portage salarial étant une relation triangulaire entre le travailleur indépendant, l’entreprise cliente et la société de portage, il est essentiel de bien définir les responsabilités de chacun en matière de traitement et de protection des données personnelles. Le RGPD distingue ainsi deux types d’acteurs : le responsable du traitement, qui détermine les finalités et les moyens du traitement, et le sous-traitant, qui traite les données pour le compte du responsable.
Dans le cadre du portage salarial, la société de portage est généralement considérée comme responsable du traitement des données personnelles du travailleur indépendant, tandis que l’entreprise cliente peut être qualifiée de sous-traitant si elle utilise un système de gestion des absences pour gérer les missions externalisées. A ce titre, il est recommandé de formaliser ces rôles et responsabilités dans un contrat ou un accord entre les parties.
Les bonnes pratiques pour assurer la protection des données dans un système de gestion des absences
Afin de garantir la conformité avec le RGPD et assurer la sécurité des données personnelles des travailleurs indépendants en portage salarial, plusieurs bonnes pratiques doivent être mises en œuvre dans l’utilisation d’un système de gestion des absences :
1. Limiter la collecte et le traitement des données : Seules les informations strictement nécessaires à la gestion des absences et à l’établissement du contrat de travail doivent être collectées, telles que les coordonnées du travailleur indépendant, ses dates d’absence et les motifs légitimes (congés payés, maladie…). Il convient d’éviter la collecte excessive ou inutile de données sensibles (état de santé, opinions politiques, etc.).
2. Informer les personnes concernées : Les travailleurs indépendants en portage salarial doivent être informés de manière claire et transparente sur la collecte et l’utilisation de leurs données personnelles, ainsi que sur leurs droits en vertu du RGPD (accès, rectification, effacement, etc.). Cette information peut être délivrée par le biais d’une notice ou d’un document explicatif.
3. Assurer la sécurité des données : Les mesures techniques et organisationnelles appropriées doivent être mises en place pour garantir la sécurité des données personnelles stockées dans le système de gestion des absences. Cela peut inclure l’utilisation de protocoles sécurisés (HTTPS), la mise en place de mots de passe robustes et régulièrement changés ou encore la limitation des accès aux données aux seuls membres autorisés du personnel.
4. Mettre en place une politique de conservation et d’archivage : Les données personnelles collectées dans le cadre de la gestion des absences doivent être conservées pendant une durée limitée et proportionnée à la finalité du traitement. Il est donc important de définir une politique de conservation et d’archivage des données, qui précise notamment les modalités de suppression ou d’anonymisation au terme de cette période.
5. Encadrer les éventuels transferts de données : Si le système de gestion des absences est hébergé à l’étranger ou fait appel à des prestataires situés hors de l’Union européenne, il convient de s’assurer que les transferts de données sont encadrés par des garanties suffisantes, conformément aux exigences du RGPD.
Conclusion
En résumé, l’utilisation d’un système de gestion des absences dans le cadre du portage salarial doit respecter les règles en matière de protection des données personnelles, en particulier le RGPD. Il est essentiel de définir les responsabilités de chaque partie (société de portage, entreprise cliente), de mettre en œuvre des bonnes pratiques pour assurer la sécurité des données et d’informer les travailleurs indépendants sur leurs droits. En adoptant ces mesures, les entreprises et les sociétés de portage pourront garantir une gestion des absences conforme à la législation et rassurante pour les personnes concernées.